cuisine-saine
Plaidoyer pour la réhabilitation de certains
abats.
Si je rédige ce petit billet c’est pour
remettre les pendules à l’heure quant à la consommation de pieds, oreilles et
museau de porc et également les pieds et la tête de veau.
Pourquoi ont-ils si mauvaise réputation en
dehors de l’effet Beurkkk. Ils sont gras, je
ne dirai pas le contraire.
Mais contrairement à beaucoup d’autres
aliments, leur graisse n’est pas cachée.
Par contre elle est tellement aisée à éliminer.
Pour les préparer il faut les précuire. Quelle merveilleuse solution, en les
préparant la veille il est tellement simple d’éliminer la couche de graisse qui
s’est figée sur le dessus du récipient.
Il ne reste qu’à choisir la recette pour les
accommoder.
Vous pouvez vous imaginer en train d’enlever
les petits morceaux de graisse du saucisson ?
Quand je pense que certaines personnes mangent
des rillettes.
Et quand vous passez au dessert, quelle
quantité de matière grasse ajoutée au sucre, ce qui est pire,
ingurgitez-vous ?
Je vois pour le moment à la TV des vacanciers à
la mer du Nord qui mangent une superbe gaufre à la crème, bonjour les graisses
(de quelle origine) et tout le monde trouve ça normal.
Mais quand je dis que j’ai mangé un pied de
porc, en buvant une bière en plus, shame comme disent les anglais, on me
demande comment je fais pour garder ma ligne…
J’ouvre mon plaidoyer, j’aligne mes arguments POUR
1 Le régime
Okinawa suggère de mâcher longuement les aliments, les pieds, le museau et les
oreilles de porc s’y prêtent particulièrement, ce n’est pas du « sans
travail » comme on dit en Afrique
2. Le
pied a la particularité d'être très riche en collagène, tissu conjonctif de
soutien particulièrement dense, long à digérer et très bourratif, qui peut être
d'un grand secours chez les sujets à fort appétit, difficile, à rassasier.
3 La partie
gélatineuse non grasse des bouillons ou fonds de viande faits avec des os et
des cartilages, notamment les pattes et la queue, est une forme de collagène
brut naturellement hydrolysé. Par exemple, le traditionnel fond de veau
en est une bonne source.
5 Dans le blog de Tasca
da Elvira Elvira parle des oreilles en ces termes :
« personnellement, j'adore ça! La salade
d'oreille est un petisco (tapa portugaise) très apprécié au
Portugal, au moins autant que la salade de poulpe. On la consomme en petites
portions pour accompagner un verre ou attendre le repas, au restaurant. Et il
existe une raison en or pour en abuser: toutes les parties cartilagineuses et
gélatineuses du porc sont extrêmement riches en protéines et en collagène, mais
totalement dépourvues de graisse. À Okinawa, île japonaise connue pour son
nombre record de centenaires, on consomme du poisson frais, bien sûr, mais
surtout la couenne, les pieds et la face du porc. Résultat: des centenaires
minces et en pleine forme, avec des peaux de bébés bien lisses. Cette
information m'a été confirmée par Akemi, une jeune femme nippo-brésilienne qui
réside au Japon, auteure du blog culinaire en portugais Pecado da Gula. Ma recette pour rester
jeune et belle...! «
Et quand on parle du régime d’Okinawa, ce n’est
pas du n’importe quoi.
6
J’ai relevé par ailleurs ceci de Fiona MacDonald Smith
As Britain's spending on cosmetic surgery soars, Fiona
MacDonald Smith suggests it's time that we chopped and changed our diet instead
The latest anti-ageing
food? Pigs' trotters. That's right, you heard it here first. In New York, the most talked-about new opening of the
past couple of months has been a Japanese restaurant called Hakata Tonton,
where 33 out of the 39 dishes contain pigs' feet. The reason for this,
according to its owner, Himi Okajima, is that they are rich in collagen, the
protein responsible for skin and muscle tone, more recognisable to beauty
addicts in the form of face creams and fillers.
"Collagen helps
your body retain moisture," says Okajima, who has introduced a chain of
restaurants specialising in collagen cuisine in Japan. "Your hair and skin will look better,
but it's not just for looking beautiful now. If you begin eating collagen in
your thirties, you will look younger in your forties."
7 Je vous conseille également cet article qui traite du collagène http://journal.de-la-sante.fr/fiches-sante/le-collagene/
dans lequel les abats sont cités comme une des sources alimentaires.
8 Ce que vous pensez être de la graisse parce que c’est brillant et
transparent dans les morceaux de tête de veau, par exemple, sont en réalité des
parties gélatineuses remplies de ce fameux collagène.
9 En Médecine
traditionnelle chinoise, on recommande depuis des millénaires de consommer
du cartilage animal pour soigner les troubles articulaires. D’ailleurs, sainte
Hildegarde de Bingen, une mystique du XIIe siècle, mentionnait
les vertus du fond de veau à cet égard.
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Le collagène est une protéine présente dans toutes les structures du
corps : peau, cartilages, tendons, ligaments et tissus conjonctifs. Il
représente de 30 % à 35 % des protéines totales de l'organisme et
assure la cohésion, l’élasticité et la régénération de tous ces tissus.
A PRENDRE EN
CONSIDERATION
Le
pied, et tout spécialement le pied de porc, est riche en lipides et en
cholestérol. Il est donc déconseillé chez le sujet à risque cardio-vasculaire
et chez l'obèse. Cependant, il faut savoir que le pied se prête à un
dégraissage facile et à un allégement calorique qui réduit la portée de cette
mise en garde.
Enfin, il faut savoir que le pied est riche en purines et sa consommation est donc à limiter chez le goutteux ou en cas d'excès d'acide urique.
Enfin, il faut savoir que le pied est riche en purines et sa consommation est donc à limiter chez le goutteux ou en cas d'excès d'acide urique.
Je vais me répéter mais si vous cuisez ces
morceaux la veille et que vous dégraissez le bouillon de cuisson, n’ayez aucune
crainte ni pour votre cholestérol, ni pour votre ligne.
Avez-vous été sensible à mes arguments?
Quelle agréable surprise de lire des propos et des arguments positifs sur les abats !!! Tripière de profession, je suis vraiment honorée de votre plaidoyer sincère et tellement vrai ! Mon métier, ancien et en voie de disparition, est un métier de passion et qui devient difficile à faire connaître ou apprécier à des clients récalcitrant à l'aspect ou le nom de certains morceaux... certains jeunes comme moi qui ont grandi avec ces goûts d'antan savoureusement préparés par nos grands mères tentent à se laisser tenter à cette cuisine mais la majorité de nos clients et vieillissante et la relève est difficile... Vivant dans un monde où les plats mijotés agassent les plus pressés, il est pourtant tellement meilleur de cuisiner ces mets goûteux et peu onéreux....
RépondreSupprimerJe vous remercie infiniment pour votre post
Bien à vous,
Vanessa, pure tripière dans le 64